Le projet des « Pays de Saclay » et la course à l’échalote

Le plateau de Saclay n’en finit pas de faire parler de lui. Après l’éphémère appellation de « centre d’envergure européen », le plateau de Saclay a reçu le nom plus ronflant de « cluster » en y accolant souvent la notion « d’envergure mondiale » pour maintenant répondre au doux écho des deux pôles de compétitivité franciliens majeurs, à savoir, Systém@tic et Meditech-Santé.
 
Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que ce territoire, ou plutôt son pourtour, regroupe 17.000 chercheurs, soit le plus important potentiel de recherche fondamentale et appliquée de France.
Devant l’incapacité des différents échelons locaux à se mettre d’accord sur un projet de développement l’Etat a décidé de prendre la main. C’est l’opération d’intérêt national, la fameuse OIN qui fait autant trembler, et à juste titre, le microcosme local.
 
Mais dans le même temps le territoire des « pays de Saclay » concentre près de 2800 hectares de terres agricoles, largement exploitables et exploitées, ce qui lui confère l’envieux titre de plus grand espace agricole viable à proximité de Paris.
Le Collectif « Un autre avenir pour les pays de Saclay » a tenté de concilier les deux approches : d’une part permettre à la recherche de se développer, d’autre part conserver de vastes étendues agricoles pour faire de l’agriculture de proximité.
C’est évidemment la voie vers laquelle il faut se diriger.
 
Mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit qu’un chiffre est curieusement récurrent dans beaucoup d’études sur le plateau de Saclay : l’OIN, le SDRIF (schéma directeur de la région Ile de France), avancent un objectif de 150.000 logements à l’échelle de 30 ans sur ce territoire, ce qui correspond à deux fois et demi la population de Saint Quentin en Yvelines. Le projet du collectif « un autre avenir pour les pays de Saclay », non encore figé, après avoir cité ce chiffre, semble plutôt se caler sur 2500 logements annuels, ce qui semble correspondre à l’addition des PLU locaux.
 
Difficile de s’y retrouver.
 
PALAISEAU A VENIR privilégie, comme à son habitude, une approche pragmatique. Le maintien d’une agriculture sur le plateau de Saclay répond à un véritable objectif de développement durable : produire à proximité des consommateurs relève du bon sens. Par ailleurs, le plateau de Saclay constitue déjà la plus grande concentration française en matière de recherche mais tout cela manque de cohérence : essayons de faire travailler ensemble ce formidable gisement de matière grise avant de songer à bétonner les champs qui entourent les chercheurs.
 

Les deux objectifs sont parfaitement compatibles et en plus ils préservent le cadre de vie des gens qui vivent sur ce territoire, c’est à dire vous et nous. Il suffisait d’y penser.

 

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