Conseil municipal du 9 décembre 2010 : déclarations du groupe Palaiseau A Venir

Nous retranscrivons ci-après intégralement les 2 déclarations faites par Hervé Paillet, président du groupe de l’opposition "PALAISEAU A VENIR", lors du conseil municipal qui s’est déroulé le 9 décembre 2010.


Déclaration du groupe Palaiseau A Venir sur la motion concernant le développement du Plateau de Saclay

Monsieur le maire, chers collègues,

Cette motion est à l’image de votre attitude, monsieur le maire, à chaque fois que vous abordez le thème du plateau de Saclay, à la fois confuse et volubile. Sur ce long texte, je vais vous livrer les réflexions de notre groupe politique.

Nous ne sommes pas favorable aux modifications substantielles des règles d’urbanisme que vous avez adopté en 2006 et qui ont permis l’urbanisation du quartier ouest de Polytechnique. Nous ne souscrivons pas davantage à votre objectif des 1500 logements sur le quartier est de Polytechnique.

Ces deux seuls motifs suffiraient à nous faire rejeter cette motion. Il y en a d’autres.

Cette motion énonce des évidences et réclame solennellement des principes qui sont déjà acquis : respect de l’environnement, respect de l’hydraulique, et surtout respect des 2300 hectares de terres agricoles. Tous ces éléments figurent dans la loi du 3 juin 2010, dite loi sur le Grand Paris. Je vous rappelle que si votre équipe tenait tant à préserver l’agriculture sur le plateau de Saclay, il aurait fallu commencer par préserver les terres agricoles sur Palaiseau au lieu de les urbaniser.

Cette motion ne craint pas les incohérences : vous demandez une clé de répartition entre les différents financeurs potentiels et dans le même temps vous dénoncez le fait que le financement repose sur la spéculation foncière. De deux choses l’une, soit le financement n’est pas clair, soit il repose sur un principe que vous réprouvez.

Dans la même veine, vous rejetez l’étude Desvignes parce qu’elle s’organise autour de trois pôles consacrant la discontinuité du développement urbain. Que souhaiteriez-vous ? Le mitage, c’est-à-dire le fait de combler les espaces naturels et agricoles entre ces trois pôles ? L’étude Desvignes privilégie précisément l’existant en densifiant les pôles déjà urbanisés, économisant l’espace, participant à la sauvegarde des terres agricoles.

Les terres agricoles, justement, lorsque vous appelez à les préserver, vous citez la « qualité des paysages et espaces naturels ou semi-naturels du plateau de Saclay ». Je vais vous apprendre quelque chose ce soir : les terres agricoles, ce ne sont pas des espaces naturels ou semi-naturels. Il y a 400 ans le plateau de Saclay était un espace naturel, c’est-à-dire un marais impropre à l’agriculture. Aujourd’hui la loi sur le Grand Paris consacre la préservation de 2300 hectares de terres agricoles dans un espace plus vaste comprenant des espaces naturels. Relisez la loi, c’est instructif.

Cette motion n’a pas peur du ridicule : vous exigez un co-pilotage du projet. D’après le dictionnaire, le co-pilote est « celui qui fournit une aide, momentanément ou accessoirement ». Si c’est ça que vous voulez, soyez rassuré, c’est déjà le cas. Sinon, j’aimerais que vous précisiez ce que vous demandez : une parité absolue dans les instances décisionnelles ? Qui aura la charge de départager en cas de blocage ? Pourquoi ne pas avoir expérimenté ce co-pilotage au sein de la CAPS ou au conseil municipal de Palaiseau ?

Cette motion, enfin, n’aborde pas la problématique essentielle du Plateau de Saclay, celle des transports : sur le fond vous souhaitez une forte densification, prioritairement sur la quartier ouest de Polytechnique. Alors pourquoi ne pas demander à la société du Grand Paris un arrêt du métro automatique sur Corbeville ? Cela donnerait du sens à vos engagements.

En conclusion, cette motion n’est qu’un galimatias et rien d’autre, l’expression d’une volonté de s’opposer, à priori, à tout ce qui provient de l’Etat quant bien même l’intérêt national domine le projet Paris-Saclay.

Il est donc bien évident que nous ne voterons pas cette motion.

Déclaration du groupe Palaiseau A Venir sur la contribution du conseil municipal aux débats publics sur l’avenir des transports en Ile-de-France

La contribution que vous nous proposez, monsieur le maire, sera versée au dossier de la commission particulière du débat public sur le Grand Paris. Elle aurait d’autant plus de force si elle était adoptée à l’unanimité. Elle en perdrait si des élus étaient amené à s’abstenir, ou pire, à voter contre.

Le groupe Palaiseau A Venir souscrit aux déclarations d’intention des trois premiers paragraphes. La fin du paragraphe 4 cependant ne nous convient pas.

Il est indiqué : « En effet, le tracé actuel du projet de la ligne verte du Grand Huit qui traverse le Plateau de Saclay ne correspond pas aux besoins des habitants ». Au delà, vous estimez qu’un transport en commun lourd n’est pas adapté.

Est-il besoin de rappeler que le SPTC actuellement en service est déjà saturé ? Est-il besoin de rappeler qu’il y a, dès aujourd’hui, environ 10.000 personnes qui travaillent sur la partie palaisienne du Plateau ? Est-il enfin besoin de rappeler que les règles d’urbanisme issues du PLU adopté en 2006 permettront d’accueillir au moins 10.000 personnes supplémentaires ?

Si vous voulez être cohérent, vous devriez demander à l’Etat de prévoir une station de métro sur cette partie palaisienne du plateau de Saclay.

Je vous propose donc de supprimer ces 7 dernières lignes.

Sur la deuxième page, le conseil municipal fait six demandes. Nous adhérons à la première demande, même si nous aurions préféré qu’elle soit directement adressée à la Région, seule compétente en la matière et à condition que vous supprimiez le mot « investissement ». Les investissements sont réservés aux nouvelles infrastructures, pour les anciennes, il s’agit d’améliorations.

Sur la deuxième demande, vous avez oublié de citer le Stif et la Région, deux autres acteurs majeurs pour les transports.

Sur la troisième demande, vous devriez ajouter, après « l’Etat », le Département et le Stif, les deux autres acteurs devant financer le projet.

Sur la quatrième demande nous préférerions que vous supprimiez le dernier mot (« tram-train » ; la encore, il serait utile de préciser qu’elle s’adresse au président de la Région Ile de France et au Stif, mais peut-être que le lecteur avertit s’y retrouvera.

Sur la cinquième demande, nous ne voyons pas pourquoi l’Etat seul serait tenu de s’engager à financer une partie des circulations douces ; cet engagement devrait également concerner le Département et la Région.

Enfin, pour la dernière demande, nous souhaiterions ajouter le mot « métro automatique » ; en effet, les moyens de rabattement ne doivent pas se limiter aux gares du projet Arc Express.

En conclusion, notre groupe politique souhaiterait voter cette contribution mais il faudrait que nos remarques soient prises en compte.

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