Ayant décidé d’assister au conseil municipal de ma ville de Palaiseau, je me suis donc rendu en mairie le soir du 19 décembre 2007. J’avais peur d’être en retard, mais le maire lui-même n’était pas arrivé… La plupart des élus se saluent en arrivant. Les élus communistes sont à ma droite, l’opposition à ma gauche (!), et bien sûr le maire et ses 1ers adjoints au milieu.
Le maire arrive et démarre rapidement, il a l’air pressé ? Les premiers points de l’ordre du jour sont traités, la plupart étant à peine présentés quelques secondes – les élus ayant reçu, pour certaines délibérations, une documentation abondante avant le conseil – puis votés de façons expresse et presque machinale. "Pour ?, contre ?, abstention ?" récite le maire, ou plus souvent "Pour ? Unanimité !". A force, il manque presque une question posée par une élue de sa majorité.
On apprend ainsi au fil du conseil que 2 crèches de la ville n’ont plus de Direction depuis plusieurs mois, un élu vert demande à arrêter l’éclairage de l’église St Martin hors période des fêtes, puis l’on parle du cinéma.
Le rapporteur du sujet annonce des dépassements importants du budget : 540 000 € de plus sur le 1er lot, et encore 400 à 600 000 € sur les autres lots. Le maire intervient alors pour rassurer tout le monde : seul le 1er lot est en dépassement, pour les autres, on verra plus tard (le dépassement peut encore augmenter ??). Autrement dit, il contredit son propre adjoint !
Les explications durent un peu plus sur ce sujet délicat, dont on sait qu’il tient à cœur aux Palaisiens. On apprend finalement que la subvention du CNC (Centre national de la cinématographie) n’est que de 200 000€ (au lieu des 500 000€ d’abord chiffrés), que l’appel d’offre du fameux 1er lot n’a reçu qu’une seule réponse (sans concurrence, on comprend que le budget soit dépassé !), et que le projet chiffré en juillet 2006 à 1,74 M€, devrait bientôt approcher les 3 M€ !
Le point est malgré tout voté, et le conseil se poursuit. Le maire disparaît pendant plusieurs minutes sans rien dire, pendant qu’il est remplacé par un adjoint pour animer le conseil. Lorsqu’il revient, il a les bras chargés de papiers divers. Il se ré-installe et, pendant les exposés ou les questions des élus, lit des magazines. On le voit même, un peu plus tard, feuilleter et signer ses parapheurs pendant la séance !
Au fil du conseil, notre édile, homme pressé, invite de façon peu aimable les élus de sa propre majorité à limiter leurs questions, et raille même les demandes d’explications de l’opposition sur des sujets complexes (alors que le rapporteur s’apprêtait volontiers à donner les détails).
Il est vrai que les questions sont posées pour la forme, les élus verts et communistes votant apparemment de façon mécanique donnant l’impression que tout a déjà été réglé avant le conseil. Seule l’opposition, sans surprise, se différencie.
Le conseil est finalement bouclé juste avant minuit, les derniers points étant quasiment expédiés.
Novice en politique, j’ai été franchement déçu de cette expérience de la démocratie locale, ne pensant pas qu’un homme pouvait ainsi "tenir" son conseil, quand bien même il est cassant, voire méprisant avec ses propres adjoints. Espérons que cela changera bientôt, et que le conseil redeviendra ce lieu de débat et d’échanges constructifs qu’il devrait toujours être.
Un conseil municipal vu par un citoyen